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Escapades coutelières

Voyage autour du monde à la découverte de couteaux d'ici et d'ailleurs

Kernico "KN1": le match retour

Kernico "KN1": le match retour
A l'épreuve du net

Ma création en main et les premières photos faites, je me suis empressé de présenter ma bricole sur le forum de passionnés que je fréquente depuis quelques semaines. Les retours furent nombreux, encourageants et constructifs. Le regard de personnes expérimentées a notamment permis de mettre en lumière un certain nombre de points sur lesquels il m'était possible d'intervenir.

  • Finition de l'émouture largement améliorable.
  • Visserie ringarde.
  • Manche trop épais.

D'autres suggestions, en revanche, méritent d'être prise en compte lors de la création de ma prochaine lame car à ce stade du processus, il est difficile (comme j'étais sur le point de le constater) de revenir sur certains aspects géométriques.

Me voilà donc avec une to-do list des choses à faire pour rendre ce premier couteau plus acceptable.

Ajourer la soie

Souhaitant alléger ma création, j'entreprends de percer quelques trous dans la soie pour retirer de la matière et gagner quelques grammes.

Sauf que non: une fois trempé, l'acier est tellement dur que mes forêts n'arrivent même pas à en rayer la surface. Ce sera pour le prochain.

Reprendre ma finition d'émouture

Grâce aux conseils et aux instructions de mes pairs, j'identifie les erreurs commises lors de mon premier polissage et la façon dont je peux tenter d'y remédier. D'une part, j'ai voulu tenter un poli miroir sans avoir les outils adéquats, ce qui était manifestement hors de ma portée. Le plus sage avec les moyens à ma disposition serait plutôt de m'orienter vers un satiné tiré en long. D'autre part, j'ai travaillé avec des supports trop souples qui ont eu pour conséquence de faire baver ma finition et d'atténuer les angles, notamment celui délimitant le haut de l'émouture.

Me voilà donc de retour sur le plan de travail avec la ferme intention d'adresser ces deux soucis.

Pour commencer, trouver les bonnes cales de ponçage, qui soient à la fois très dures et parfaitement plates. Je n'ai pas à chercher bien loin car j'ai justement ce qu'il me faut sur le bureau: les supports de pierre de ma meule d'affûtage!

Une bande d'abrasif, deux pinces clip, et roule ma poule
Une bande d'abrasif, deux pinces clip, et roule ma poule
Une bande d'abrasif, deux pinces clip, et roule ma poule

Une bande d'abrasif, deux pinces clip, et roule ma poule

Pour m'aider dans les passages les plus exigeants, je complète ce montage avec une pierre diamantée dont la planitude ne fait aucun doute à mes yeux.

Dès les premiers passages, une évidence s'impose: je vais en chier. Autant j'étais conscient que l'abrasif était en galère face à mon acier de l'espace tout juste trempé, autant je n'avais pas mesuré l'étendue des dégâts qu'il allait falloir rattraper avant de commencer à pouvoir espérer obtenir une surface à peu près propre.

Mes "reprises" à la Dremel sur le verso de la lame. Celles là même que j'avais faites pour gagner du temps, ont créé des dépressions que ma cale met en évidence: ce sont des portions entières de l'émouture que l'abrasif s'avère incapable d'atteindre, notamment sur le haut de cette dernière. Quand à mon travail approximatif à la lime pour dégrossir la partie de l'émouture située sous le ricasso, force est de constater que j'aurais dû m'appliquer d'avantage.

Au rayon des bonnes nouvelles, en revanche, mon émouture est globalement plate et ma cale se pose bien à plat sur toute sa surface.

Sans avoir mesuré exactement le temps passé à retirer les micromètres de matière nécessaires pour faire enfin affleurer le fond des dépressions les plus importantes, il parait évident que l'on parle de nombreuses heures.

Nous sommes au milieu de la nuit lorsque je me décide enfin à jeter l'éponge. Mes doigts sont engourdis, mon poignet me fait mal mais mon émouture est enfin égalisée. A la lumière de l'halogène il apparaît évident que mon satiné présente encore de belles rayures, mais celles-ci ont le mérite d'être parallèles. Et vu comme j'ai l'intention de maltraiter cette lame, je me résigne à accepter ce travail en l'état tout en prenant la résolution de faire mieux pour le prochain (et de le faire AVANT la trempe, tant qu'on y est)!

Changer la visserie

C'est vrai que mes vis plates font un peu "tableau électrique des années 70", comme l'a fait remarquer un des membres du susdit forum. J'ai donc commandé un sachet de vis à tête fraisée et embout torx, à la fois plus modernes et facile à manipuler.

Le montage est l'affaire de quelques minutes, le temps d'ajuster la longueur de mon manchon à la profondeur des têtes de vis.

Affiner le manche?

Ça attendra. Je vais l'utiliser tel quel pendant quelques temps pour en éprouver la prise en main. Si l'envie me prend de lui retirer un peu de matière, ça sera l'affaire de quelques minutes.

Le résultat

C'est loin d'être parfait, évidemment, mais le couteau a néanmoins pris un peu plus d'allure et j'ai pu apprendre quelques petits trucs au passage, comme par exemple "comment faire un satiné tiré en long" (même si le résultat n'est pas encore fameux). Je considère donc que l'opération n'aura pas été vaine. Pas certain que les photos rendent justice à mes efforts, mais les voilà quand même!

Sur son 31.
Sur son 31.
Sur son 31.

Sur son 31.

La suite

Allez, je m'attaque à l'étui! Le patron est sorti et je commande le cuir dans la foulée.

Le temps que je reçoive les fournitures et que je le termine, on peut toujours rêver: mon back et mon four de trempe seront arrivés. Je démarrerai mon deuxième couteau à ce moment là.

A bientôt.

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