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Escapades coutelières

Voyage autour du monde à la découverte de couteaux d'ici et d'ailleurs

Les crantages

Les crantages
Les élucubrations qui suivent sont 100% partiales et garanties sans bonne foi. Merci de les prendre avec le grain de sel qu'elle méritent.

Mis au point au début du XXè siècle dans le but de faciliter certaines tâches culinaires, le crantage a fait l'apparition sur les couteaux de poche grâce à Spyderco. Une initiative dont je me serais personnellement passé.

A ne pas confondre avec les dents de scie, qui forment un angle presque droit avec l'axe de leur lame et sont individuellement affûtées dans le but de "manger" la matière par action de va-et-vient, le crantage est conçu pour créer le long du fil d'un couteau ordinaire une succession de pointes destinées à diminuer la surface de contact entre ce dernier et la matière à couper. Cette pression localement accrue permet au crantage de percer efficacement la surface potentiellement résistante d'un objet "mou en dedans" et que l'on tente de couper sans l'écraser.

La tomate bien mûre et le pain tout juste sorti du four sont deux exemples d'aliments qu'un couteau à crantage permet de déchiqueter avec plus de facilité qu'un couteau ordinaire mal affûté.

Mais toute la nuance se trouve justement dans la nature "mal affûté" du couteau de cuisine moyen. Parce que si la majorité des outils que l'on peut trouver dans un tiroir quelconque ne font hélas pas l'objet des soins qu'ils méritent, je ne connais pas un seul aliment qu'un fil lisse parfaitement entretenu ne soit capable de trancher avec autant d'aisance (et bien plus proprement) que son homologue à dents.

Cette observation est également valable pour les couteaux de poche et tout ce qu'ils sont susceptibles de devoir couper au cours de leur existence. Le crantage sur un couteau de poche est souvent présenté comme "idéal pour couper les fibres" mais se contentera dans les faits de déchiqueter la corde ou le tissu qu'un fil droit bien entretenu aurait tranché proprement. En outre, il s'avère beaucoup plus délicat à remettre en état une fois les pointes de son crantage émoussées, ce qui arrive beaucoup plus vite sur un couteau de poche que sur un couteau de cuisine car ce premier est plus court -moins de matière à user- et soumis à un régime d'utilisation beaucoup moins conservateur.

C'est donc la double punition pour le malheureux possesseur d'un tel couteau: capacité de coupe en retrait ET difficulté d'entretien accrue.

Pour toutes ces raisons, je considère personnellement moi-même qu'affubler la moitié, voir la totalité, de la longueur d'une lame de tels artifices relève du gâchis pur et simple.

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