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Escapades coutelières

Voyage autour du monde à la découverte de couteaux d'ici et d'ailleurs

Nitro-V

Pour le Button Lock Elementum II, civivi trahit une longue relation avec le D2 pour aller fleurter avec le Nitro-V

Pour le Button Lock Elementum II, civivi trahit une longue relation avec le D2 pour aller fleurter avec le Nitro-V

Catégorie

Les haut de gamme

Première apparition

2017

Composition
Carbone 0.68%
Chrome 13%
Vanadium 0.08%
Manganèse 0.65%
Silicium 0.4%
Azote 0.11%
Micrographe
Le Nitro-V sous le microscope du dr Larrin Thomas

Le Nitro-V sous le microscope du dr Larrin Thomas

Le micrographe ci-dessus provient du blog de Larrin Thomas: Knife Steel Nerds

Propriétés
Dureté usuelle 59 HRC
Résilience(1) 5/5
Mordant du fil(2) 4/5
Tenue du tranchant(1) 2.5/5
Facilité d'affûtage(2) 4.5/5
Résistance à la corrosion(1) 4/5

(1) D'après l'analyse théorique de Knife Steel Nerds

(2) D'après mon expérience empirique, étant donné les géométries de lame à ma disposition

Présentation

Souvent comparé à l'AEB-L ou au 14C28N, le Nitro-V dévelopé par la compagnie "New Jersey Steel Baron" fait partie de ces alliages qui exploitent les propriétés de l'azote pour augmenter leur dureté sans compromettre leur résistance à la corrosion ni la finesse de leur grain.

Aussi, en dépit d'un taux de carbone plutôt modeste comparé aux inox stars du moment (M390, CPM S90V et autres CPM Magnacut) et qui le rapproche plutôt en apparence d'un inox "tendre" comme le 440A, le Nitro-V est en réalité capable de prendre des duretés allant de 58 à 62 HRC selon le traitement thermique qui lui est réservé. Cette capacité en fait un alliage versatile capable de répondre à un grand nombre d'applications coutelières.

Ses forces principales sont une excellente résilience et une résistance à la corrosion élevée (bien que légèrement en retrait de celle constatée sur son concurrent 14C28N) en raison du fait que la quasi-totalité du chrome de sa composition est dissout dans la matrice de fer. Celui-ci exprime alors pleinement son potentiel anti-corrosion, tandis que la rareté des carbures de chrome présents dans la susdite matrice (pas plus de 4-6%) limite sa fragilité.

En outre, alors que le Nitro-V est un acier "traditionnel", il conserve après traitement thermique un grain plus fin que bon nombre d'aciers issus de la métallurgie des poudres, ce qui joue également en faveur de sa résilience.

Le revers de la médaille, c'est évidemment que cette même rareté des susdits carbure limite fortement la résistance à l'abrasion et à l'usure de l'alliage, qui possède par conséquent une moindre capacité à conserver son tranchant dans les scénarios où ce facteur est en jeu. Celui-ci s'avère toutefois ridiculement facile à restaurer.

On pourrait penser que l'introduction de vanadium serait de nature à contrecarrer cette tendance, mais sa concentration réellement anecdotique n'a en réalité pas d'impact sur la structure carburée du Nitro-V, surtout si l'on tient compte du fait que l'introduction d'azote tend à faire baisser les températures requises pour son traitement thermique. Selon toute vraisemblance, le vanadium servirait plutôt ici lutter contre le grossissement des grains.

Pour l'utilisateur, un couteau fait en Nitro-V est facile d'entretien: il supporte aisément de rester sale ou mouillé et son affûtage est une partie de plaisir. En revanche, la longévité de son tranchant est en retrait comparée à celle des alliages dopés au vanadium.

Si le Nitro-V résiste mieux que ces derniers aux fortes contraintes susceptibles de créer des micro ruptures (et donc a priori à un usage intensif et/ou en extérieur), il ne peut rivaliser avec eux sur le plan de la résistance à l'abrasion qui est le principal facteur de longévité lorsqu'il s'agit de nos usages triviaux d'aventuriers citadins.

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