Les valeurs sûres
1935
Carbone | 1.05% |
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Chrome | 17% |
Molybdène | 0.75% |
Manganèse | 1% |
Silicium | 1% |
Phosphore | 0.04% |
Sulfure | 0.03% |
Le micrographe ci-dessus provient du blog de Larrin Thomas: Knife Steel Nerds
Dureté usuelle | 61 HRC |
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Résilience(1) | 2/5 |
Mordant du fil(2) | 3/5 |
Tenue du tranchant(1) | 2.5/5 |
Facilité d'affûtage(2) | 3/5 |
Résistance à la corrosion(1) | 3.5/5 |
(1) D'après les mesures expérimentales de Knife Steel Nerds
(2) D'après mon expérience empirique, étant donné les géométries de lame à ma disposition
Si la seule chose qui distingue chimiquement le 440C du 440A est un taux de carbone plus élevé d'à peine 0.3%, cette pincée de poudre magique suffit à transformer la citrouille en carrosse et à donner au 440C une dureté parfaitement adaptée aux usages couteliers.
Il fut initialement créé dans les années 30 à l'issue de nombreuses recherches (dont la gamme 440 fut l'un des résultats) destinées à répondre au besoin émergent de l'industrie mécanique qui réclamait des aciers à la fois inoxydables et capables de conserver une dureté élevée à haute température. Sa destination première était donc de fabriquer de pièces destinées à être en mouvement rapide (forets, roulements à billes…).
Après avoir rencontré un franc succès sur son marché de prédilection, il fit son apparition en coutellerie au début des années 60 grâce à D.E. Henry à qui on attribue la paternité de la première lame en 440C aux alentours de 1962, puis gagne en popularité grâce notamment au renom de Gil Hibben qui en fit son acier de prédilection dès 1965. Dès lors il devient un incontournable que beaucoup tentèrent de copier ou d'améliorer, à tel point qu'aujourd'hui encore on trouve régulièrement cet alliage sur des couteaux de qualité.
Doté d'un grain plutôt grossier et d'une bonne dureté, le 440C garde son tranchant plus longtemps que ses contemporains des années 40 sans pour autant rivaliser avec les alliages récents, notamment ceux au vanadium issus de la métallurgie des poudres. En comparaison de son homonyme 440A, il gagne en dureté et en tenue de tranchant ce qu'il perd en résistance à la corrosion (l'augmentation du taux de carbone ayant pour effet de fixer davantage de chrome sous forme de carbures et donc d'en diminuer la concentration dans la solution de fer, rendant cette dernière plus sensible à l'oxydation). Il reste en revanche plus facile à affûter que ses concurrents modernes, bien qu'il soit délicat de lui donner un fil véritablement rasoir comme de lui offrir une finition miroir, encore une fois à cause de sa granularité élevée.
Pourtant, malgré son obsolescence comparative, le 440C reste en 2021 une valeur sûre qui répond aux besoins de 99% des utilisateurs de couteaux de poche.