Voyage autour du monde à la découverte de couteaux d'ici et d'ailleurs
Inventé par Bill McHenry et Jason Williams, le brevet de ce mécanisme fut déposé en 1998 par la marque américaine Benchmade sous l'appellation propriétaire "Axis Lock". Devenu la propriété exclusive du constructeur, il fut l'un des piliers de son succès au cours des deux décennies qui suivirent.
Or, si le brevet du mécanisme est tombé dans le domaine public en 2018, ce qui permet depuis lors à n'importe quel constructeur de l'implémenter, l'appellation commerciale "Axis Lock" est toujours, en 2023, la chasse gardée de Benchmade.
De ce fait, les différentes marques qui se sont prêtées à l'exercice -moyennant parfois quelques modifications destinées à se différencier de la concurrence- se sont tout d'abord trouvées contraintes de devoir imaginer un nom pour leur mécanisme, et tant qu'à faire un truc un peu marketing qui claque bien:
Il faudra attendre fin 2021 pour qu'un terme générique désignant l'ensemble de ces mécanisme émerge et commence progressivement à s'imposer, mis en avant par la presse spécialisée et les sites de vente en ligne: "Crossbar Lock"
Depuis, certaines marques (CRKT, Bestech, Giant Mouse...) ont pris le parti d'adopter cette appellation générique tandis que d'autres (toutes les autres), piégées par l'édifice marketing construit autour de "leur" mécanisme, s'attachent à leur appellation comme une moule à son rocher.
Pour les amateurs, le terme "Axis Lock" reste largement employé pour désigner ce mécanisme, toutes marques confondues: ce n'est pas comme si les problématiques de copyright avaient la moindre importance pour l'acheteur moyen et les habitudes installées depuis 20 ans par Benchmade ne se laisseront pas balayer si facilement. D'ailleurs, il n'est pas rare en 2023 de tomber sur un interlocuteur qui n'a jamais entendu parler de "Crossbar Lock". Il faut donc considérer pour quelques temps encore ces termes comme interchangeables et équivalents.
D'un point de vue technique, ce mécanisme est composé d'un axe transversal au manche (le fameux "crossbar") qui ne peut se déplacer que le long de la rainure découpée dans les platines. Poussé vers l'avant par une paire de ressorts en forme d'oméga dissimulés sous les plaquettes, il s'engage contre le talon de la lame lorsque cette dernière entre en contact avec son axe de butée d'ouverture, bloquant alors toute possibilité de fermeture.
La robustesse de ce mécanisme n'a pour seule limite que la solidité du manche lui-même.
Le déverrouillage se fait en tirant l'axe vers l'arrière, ce qui peut être rendu difficile par la pression exercée contre le talon de la lame et les frottements qui en découlent. Le mouvement de recul devant se faire pratiquement parallèle au plan de contact, le mécanisme donne alors l'impression -lorsqu'il est engagé trop vigoureusement- d'être collé.
Sur ce point, de nombreux constructeurs ont tenté d'améliorer le comportement du Crossbar Lock en modifiant subtilement le plan de contact entre ce dernier et le talon, ou encore en inclinant sa course.
En position fermée, l'axe de l'axis lock fait autant office de butée de fermeture que de force de maintien, grâce à la pression qu'il exerce sur le talon de la lame. Bien que ne procurant pas la même sensation de "déclic" que la détente d'un frame lock ou d'un liner lock, ce mécanisme permet néanmoins de maintenir la lame correctement fermée et d'offrir un bon agrément d'ouverture lorsqu'il est correctement implémenté.