Voyage autour du monde à la découverte de couteaux d'ici et d'ailleurs
Au moment de créer une émouture, le coutelier retire de la matière sur les flanc de la lame afin de former le tranchant.
Dans certains cas, ce retrait de matière est pratiqué sur toute la longueur de la lame. C'est le cas par exemple des couteaux de la marque Opinel.
Dans d'autres cas, que cela soit pour des raisons pratiques (lame fixe, présence d'une garde, nature du mécanisme de verrouillage...) ou purement esthétiques, l'émouture ne se prolonge pas jusqu'à la base de la lame. On appelle alors la partie non émoulue "le ricasso".
Entre l'émouture et le ricasso, le changement d'épaisseur de la lame crée une marche que l'on désigne avec le terme "entablure".
Sur ce "Model 13", la combinaison d'un flipper faisant office de garde et d'un liner lock sont à l'origine d'un ricasso.
L'existence d'une entablure constitue dans la majorité des cas une gêne lors de l'opération d'affûtage: cette marche n'étant pas parfaitement verticale, la pierre est gênée par sa pente et ne peut entrer en contact avec la naissance du fil. L'action abrasive ne peut alors s'exercer que quelques millimètres en recul et le fil devient progressivement concave.
Pour contrecarrer ce phénomène le coutelier peut, s'il le souhaite, pratiquer à la base de l'entablure une encoche destinée à séparer le fil du ricasso. On appelle cette encoche "casse-goutte" car le décrochage du profil qui en résulte contribue également à faire choir les gouttes qui s'écoulent le long du fil plutôt que de les laisser glisser jusqu'au manche.
En supprimant la zone de transition entre le fil et le ricasso, le casse goutte libère l'accès à la naissance du fil et permet de l'affûter sur toute sa longueur, retardant ainsi la formation d'un fil concave au jour où la lame aura été consumée au point de ne plus avoir de casse goutte.