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Escapades coutelières

Voyage autour du monde à la découverte de couteaux d'ici et d'ailleurs

LC200N

Spyderco a choisi le LC200N pour sa gamme "salt" dont fait partie le Spydiechef, une collection conçue pour les milieux les plus corrosifs!

Spyderco a choisi le LC200N pour sa gamme "salt" dont fait partie le Spydiechef, une collection conçue pour les milieux les plus corrosifs!

Catégorie

Les premiums

Première apparition

2013

Composition
Carbone 0.3%
Chrome 15%
Molybdène 0.95%
Azote 0.5%
Nickel 0.5%
Manganèse 1%
Micrographe
Le LC200N sous le microscope du dr Larrin Thomas

Le LC200N sous le microscope du dr Larrin Thomas

Le micrographe ci-dessus provient du blog de Larrin Thomas: Knife Steel Nerds

Propriétés
Dureté usuelle 60 HRC
Résilience(1) 5/5
Mordant du fil(2) 5/5
Tenue du tranchant(1) 2/5
Facilité d'affûtage(2) 4/5
Résistance à la corrosion(1) 5/5

(1) D'après les mesures expérimentales de Knife Steel Nerds

(2) D'après mon expérience empirique, étant donné les géométries de lame à ma disposition

Présentation

Basé sur une recette conçue dans les années 90, le LC200N mis sur le marché en 2013 par le métalurgiste européen ZAPP se rencontre également sous d'autres appellations chez la concurrence: Cronidur 30, Z-Finit ou encore Böhler N390.

Le secret de sa recette tient dans sa concentration exceptionnellement élevée en azote, impossible à obtenir dans un fourneau traditionnel. En effet, peu enclin à se dissoudre dans la solution de fer, l'azote a tendance à faire des bulles qui remontent à la surface du métal fondu. Pour contrecarrer ce phénomène, la fonderie VSG à l'origine de la recette a dû imaginer et réaliser un fourneau à haute pression, capable de porter le mélange métal/gaz à 40 bars, ouvrant de ce fait la porte à tout un monde de possibilités nouvelles.

En substituant l'azote au carbone dans la matrice de fer, l'acier durcit de façon similaire lors de la trempe, mais l'azote ayant beaucoup moins d'affinité avec le chrome comparativement au carbone, très peu de nitrures de chrome se forment durant la phase austénitique qui précède la susdite trempe. On obtient ainsi un acier à la granularité beaucoup plus fine et donc doté d'une bien meilleure résilience, tout en étant pratiquement insensible à la corrosion grâce à un taux très élevé de chrome "libre" dissous dans la solution de fer. Différents passionnés sont même allés jusqu'à laisser volontairement leur couteau plongé plusieurs jours (voire semaines) dans de l'eau salée sans constater le moindre début de corrosion.

En outre, sa finesse associée à une dureté comparable à celle des aciers traditionnels lui permettent de former un fil aigu et donc mordant, qui accepte très bien le polissage, mais dont la résistance à l'abrasion est en retrait du fait justement de la rareté des carbures. Le tranchant du LC200N ne possède donc pas une durée de vie hors normes, mais il se reconstitue en revanche avec une grande facilité.

L'échelle du temps métallurgique n'étant pas le même que dans le domaine du high-tech, il n'est pas surprenant de constater que ce type d'acier n'ait fait son coming-out que dans la seconde moitié des années 2010, mais il y a fort à parier pour qu'il devienne un alliage incontournable au cours des prochaines décennies.

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