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Escapades coutelières

Voyage autour du monde à la découverte de couteaux d'ici et d'ailleurs

1075/XC75

Début de patine sur le XC75 du Douk-Douk

Début de patine sur le XC75 du Douk-Douk

Catégorie

Les pragmatiques

Première apparition

189*

Composition
Carbone 0.75%
Manganèse 0.4%
Phosphore 0.03%
Sulfure 0.05%
Micrographe

Les seuls micrographes que j'ai trouvé du 1075 ont été réalisés à l'état recuit (ferrite + cémentite), ils ne sont donc pas pertinents pour l'étude des propriétés du 1075 trempé dans sa phase martensitique.

Propriétés
Dureté usuelle 53 HRC
Résilience(1) 3.5/5
Mordant du fil(2) 4/5
Tenue du tranchant(1) 0.5/5
Facilité d'affûtage(2) 5/5
Résistance à la corrosion(1) 0/5

(1) Extrapolé d'après les mesures expérimentales de Knife Steel Nerds sur le 1095

(2) D'après mon expérience empirique, étant donné les géométries de lame à ma disposition

Présentation

Digne représentant de la grande famille des aciers "kirouille", le 1075 ne diffère du 1095 que par un taux de carbone inférieur de 0.2% qui lui donne une composition eutectoïde. Ainsi, son traitement thermique est le plus simple que l'on puisse imaginer et la transformation complète de sa structure en austénite nécessite une température de "seulement" 721°c (contre, par exemple, 1120°c pour un aciers fortement allié tel que le CPM Magnacut).

Ainsi, le 1075 est peu onéreux à produire et à traiter thermiquement, et le risque d'erreur est très limité (au delà de sa température d'austénisation, plus aucune réaction thermochimique ne peut se produire jusqu'à la fusion de l'acier). Ces propriétés combinées permettent à bon nombre d'amateurs de s'initier en douceur aux joies de la coutellerie, et à bon nombre d'industriels de produire des pièces à bas coût.

Enfin, à moins d'être trempé trop tôt, l'intégralité de son carbone est dissout dans la matrice de fer lors de la phase d'austénisation pour former de la martensite au moment de la trempe. Il ne reste donc pas la moindre trace de carbure de fer (cémentite) susceptible de compromettre la résilience de la matrice.

Il en résulte un alliage raisonnablement résilient, incroyablement facile à affûter (et qui donne donc aux profanes la sensation qu'il "coupe mieux"), mais dont la tenue du tranchant comme la résistance à la corrosion sont les plus bas qu'un acier martensitique avec un tel taux de carbone puisse posséder.

Pour son utilisateur, le 1075 est un acier sans surprise, que l'on peut facilement rendre rasoir, et qui adopte rapidement (pour peu que l'on fasse le nécessaire) la "patine" caractéristique des aciers "kirouille", le tout pour un tarif très abordable. Ses performances n'ont toutefois pas de quoi susciter la moindre excitation.

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