Voyage autour du monde à la découverte de couteaux d'ici et d'ailleurs
27 Novembre 2021
Cher lecteur à notre étape du jour. Une étape Dano-Américano-Germanique à la rencontre d'hommes et de destins dont l'aboutissement aura mené à la création d'un couteau unique en son genre. Le format de la visite sera un peu inhabituel et je m'en excuse auprès de ceux qui préfèrent le confort d'une analyse en cinq points mais, à mon sens, l'histoire qui a mené à la création du Nessmi est au moins aussi passionnante que le couteau lui-même.
Sans plus de tergiversations, lançons-nous donc dès à présent dans cette aventure à la découverte d'un explorateur au destin hors du commun.
L'histoire commence le 2 décembre 1821 avec la naissance de Georges Washington Sears, l'aîné d'une famille de dix enfants dans le Massachusetts. Fasciné depuis sa plus tendre enfance par les récits des natifs américains, il nourrit un intérêt profond pour la vie en extérieur et les aventures. Mais à l'âge où les enfants ordinaires explorent le bois derrière chez eux et taillent leurs premières branches en pointe, Georges travaille à l'usine.
À l'âge de douze ans, il embarque avec une flotte marchande à Cape Cod et à dix-neuf, il signe pour une mission de trois ans à bord d'un baleinier en direction du Pacifique Sud.
Dès son retour en 1844, sa famille déménage à Wellsboro en Pennsylvanie et s'y sédentarise. Mais Georges, piqué par le goût de l'aventure n'aura dès lors de cesse de multiplier les voyages et les explorations, ratissant sans relâche le Midwest supérieur des États-Unis et l'Ontario (Canada), une zone à peu près quatre fois grande comme la France, et allant même jusqu'à arpenter le fleuve Amazone sur sa portion brésilienne en 1867 puis en 1870.
Dès 1880, à 59 ans, l'homme entame une correspondance avec le magasine "Forest and Stream" à qui il fait parvenir ses notes et ses récits de voyage sous le nom d'auteur "Nessmuk" qu'il a emprunté à un ami d'enfance natif américain. Ses lettres rencontrent un certain succès et les amateurs de plein air se passionnent pour ses aventures.
Grâce à ses excursions, il accumule une grande expérience du terrain, de la vie en extérieur et en autonomie. Doté d'une petite corpulence (1m60 environ et moins de 50kg) et affligé d'une santé fragile qui ne s'améliore pas avec l'âge, l'explorateur imagine le concept connu aujourd'hui sous le nom de "light backpacking" qui consiste à réduire son équipement au plus strict nécessaire grâce à une connaissance approfondie de son environnement, cela afin d'économiser son énergie et de voyager vite et loin sans se fatiguer.
A l'époque où ses contemporains se déplacent dans de longs et lourds canoës fermés et chargés au maximum de leur capacité, Georges W. Sears "Nessmuk" se fait construire par J. Henry Dushton une embarcation ouverte de 2m70 pour 4.8kg, qu'il nomme "Sairy Gramp" d'après un personnage de Charles Dickens (dont il est un fervent amateur depuis son expérience infantile à l'usine), et avec laquelle il complète un périple solitaire de 428kms au travers la chaîne montagneuse des Adirondacks dans le nord de l'état de New-York. Il a alors 62 ans, souffre d'asthme et de la tuberculose.
En 1884, Nessmuk publie son premier livre, un manuel de camping intitulé "Woodcraft" dans lequel il partage ses observations et ses idées sur le voyage et la survie en plein air. Il y présente notamment en détail l'équipement qu'il estime indispensable à ces activités, lequel inclue un trio d'outils composé d'une hache à double tranchant, d'un couteau fixe au profil de feuille de sauge et d'un couteau pliant à deux lames:
La hache possède un côté fin pour le bois tendre et un côté épais pour le bois noueux, les racines, les os et les bois de cerf, elle constitue l'outil central et indispensable pour abattre du bois et monter le camp. Quand aux couteaux, Nessmuk ne tarit pas en critique sur les Bowies et autres couteaux de survie qu'il décrit ainsi: "[...] épais et maladroits, [...] d'une apparence meurtrière mais de peu d'utilité, plus adapté pour orner la ceinture d'un Billy the Kid de roman de gare que la tenue d'un vrai chasseur". Il leur préfère des couteaux à la lame fine et fonctionnelle: un pliant doté de deux lames adaptées à divers travaux de précision et aux tâches alimentaire; et un fixe à la lame en forme de feuille de sauge inspirée des outils des natifs américains, avec lequel il dépèce et débite son gibier et taille son chemin dans les buissons.
Ce couteau fixe au profil méconnu devient rapidement le "couteau Nessmuk" faute de meilleur nom et c'est, aujourd'hui encore, sous cette appellation qu'on le connaît.
Toujours imprimé à ce jour, "Woodcraft" est devenu une référence pour bon nombre d'amateurs de grands espaces, de bivouac et/ou de survie post-apocalyptique. Qu'ils proviennent de bouchekräfteurs en herbe, de marginaux survivialistes ou d'authentiques explorateurs, on ne compte plus les articles, les ouvrages et les vidéos destinées à infirmer ou valider les bienfaits du "Trio Nessmuk" et de sa méthode.
C'est ainsi que le jusqu'alors méconnu "Couteau Nessmuk" a traversé les décennies et fait aujourd'hui encore l'objet de nombreuses interprétations originales de la part des designers et des couteliers les plus reconnus.
Direction le XXIè siècle et le Danemark, à la rencontre un coutelier mondialement connu: Jesper Voxnaes.
Grand amateur d'activités en plein air, son terrain de jeu favori est à deux pas de l'atelier où il conçoit ses modèles et il ne lui faut que quelques minutes pour aller essayer ses dernières créations sur le terrain. "Vox", puisque c'est ainsi qu'il signe ses lames, est connu pour ses designs épurés et fonctionnels, dessinant des lames souvent trapues et robustes, particulièrement adaptées aux tâches d'extérieur.
Constructeur de couteaux sur mesure depuis plus de 20 ans, il fonde en 2007 son propre studio de design "VoxDesign" et multiplie dès lors les collaborations avec les plus grandes marques internationales: CRKT, Böker, Spyderco, Fox Knives... C'est d'ailleurs avec le modèle "Suru" qu'il a dessiné pour cette dernière marque italienne qu'il obtient en 2018 la consécration ultime du "Knife of the Year" au Blade Show d'Atlanta. Mais le panel de ses créations antérieures et postérieures à cette récompense est littéralement étourdissant et suffirait à remplir une collection à lui seul.
Nous avons déjà eu plusieurs opportunités d'évoquer le constructeur allemand Böker et ses différentes marques, que cela soit au sujet du Model 10, du Griploc ou encore du Mini Vanquish.
Cette entreprise historique fondée à Solingen, capitale allemande de la coutellerie, n'a cessé depuis les années 2000 de multiplier les collaborations avec les designers de renom pour ajouter à ses collection haut (Böker Manufaktur Solingen) et milieu (Böker Plus) de gamme de nouveaux modèles inédits et souvent produits en édition limitée. A l'heure actuelle, la liste des artisans ayant collaboré avec Böker sur au moins un de leurs modèles s'élève à plus d'une cinquantaine de noms répartis tout autour de la planète.
C'est de la convergence de ces trois entités: un explorateur, un designer et une marque; qu'est né le couteau du jour.
Nous sommes fin 2013 et, dans le contexte de l'une de ses collaborations, Böker prend contact avec le studio VoxDesign et lui passe commande d'un nouveau modèle pour son catalogue 2014. Nul ne saurait présumer du cahier des charges transmis au designer danois, ni de la liberté qui lui aura été laissée mais le concept mis en production l'année suivante est alors présenté comme un hommage au "couteau Nessmuk" révélé au grand public dans le livre "Woodcraft" publié exactement 130 ans plus tôt.
Il semble toutefois évident que l'hommage s'est permis quelques libertés avec le concept original puisque ce couteau fixe accuse une longueur totale de 14.3 cm pour à peine 6 cm de lame, et se classe ainsi dans la catégorie des "mini" couteaux d'extérieur: d'où son nom "Nessmi" qui est une contraction de "Nessmuk" et "mini".
Avant de commettre l'erreur de tenter une quelconque comparaison avec le modèle décrit en 1884 par Georges W. Sears, il convient donc d'intégrer l'idée que cette lame ne peut techniquement pas, de par ses dimensions réduites, endosser le rôle qui incombe à la lame fixe au sein du trio décrit par l'aventurier.
C'est donc en tant que nouveauté à part entière qu'il convient d'apprécier objectivement les qualités et les défauts de ce couteau indéniablement petit, même si son profil reste une évocation évidente, une réminiscence indiscutable de l'apparence désormais célèbre du "couteau Nessmuk".
Avec des courbes pareilles, difficile de nier le lien de paternité entre le couteau Nessmuk et son fils Passe-Partout.
Cette création originale de Jesper Voxnaes pour le millésime 2014 du catalogue Böker Manufaktur sera rééditée à deux reprises par le coutelier.
En 2015, alors que l'entreprise célèbre les 150 ans de la fondation de Böker Mexico par Robert Böker (cousin de Heinrich Böker qui créera quatre ans tard Böker Solingen), les archivistes de la famille mettent à jour des documents inédits susceptible de prouver l'existence d'un dépôt antérieur de la marque Böker et de son célèbre logo en forme d'arbre. Après deux ans de recherches et d'entrevues avec les historiens du duché des Berg (auquel était autrefois rattachée Solingen), la preuve est apportée que la famille Böker a pour la première fois enregistré son nom pour un usage commercial en 1674. Pour célébrer cette découverte, la marque crée en 2017 une collection limitée intitulée "1674" et constituée de ses modèles les plus emblématiques, édités chacun à 343 exemplaires (l'âge tout juste actualisé de l'entreprise). Le Nessmi fait partie des élus et est alors proposé dans une finition miroir et doté de plaquettes en loupe d'amboine particulièrement raffinées.
La loupe d'amboine procure avec ses motifs complexes un raffinement certain à cette édition limitée.
Puis en 2020, face au succès du Nessmi original et dans le contexte d'une migration de certains de ses modèles depuis le catalogue "Manufaktur Solingen" vers le catalogue "Plus", une version moins ambitieuse baptisée "Nessmi Pro" et sous traitée aux partenaires asiatiques est mise sur le marché. Le D2 remplace l'acier premium, les dimensions sont revues légèrement à la hausse et l'option d'une déclinaison noire plus "tactique" est ajoutée.
Tout aussi fonctionnelle, cette version est rendue plus accessible par un choix de matériaux et de lieu de fabrication moins coûteux.
Mais c'est bien de l'édition originale sortie en 2014 que nous allons parler aujourd'hui.
Longueur de lame | 60mm |
Longueur de coupe | 60mm |
Hauteur de lame | 25mm |
Épaisseur de lame | 3.1mm |
Épaisseur derrière le fil | 0.7mm |
Angle d'émouture primaire | 3.92° |
Type d'émouture primaire | Creuse |
Matériau | CPM S30V |
Dureté* | 58 HRC |
Longueur de manche | 83mm |
Hauteur de manche | 21mm |
Épaisseur de manche | 15mm |
Plaquettes | Micarta |
Montage | Plate semelle |
(* données constructeur)
Dès le premier regard, le Nessmi accuse une différence de taille avec son aîné (ha, ha) et pour cause puisqu'il s'agit de son format particulièrement compact.
Avec des dimensions aussi réduites, le Nessmi ne peut être tenu qu'à trois doigts et entre les phalanges plutôt qu'aux creux de la paume. Cela étant dit, Jesper Voxnaes réalise dans ce domaine un véritable sans faute tant la prise en main est solide et confortable: d'épaisses plaquettes en micarta agréablement arrondies assurent une excellente prise et une adhérence plus que suffisante par temps humide tandis qu'une découpe intelligente qui démarre à la garde et se prolonge le long du ventre du manche guide naturellement chaque doigt vers son emplacement de prédilection.
L'auriculaire, qui entre inévitablement en contact avec la base du pommeau, y trouve une légère dépression, idéalement placée pour assurer un confort optimal.
En outre, la forme caractéristique du profil Nessmuk devient ici lui aussi un élément d'ergonomie puisque le convexe marqué sur le dos de la lame représente un emplacement idéal pour le pouce, qui peut alors transmettre un maximum de puissance pour n'importe quelle coupe droite. A cette fin, le dos de la lame bénéficie d'un guillochage doux assurant une bonne adhérence sans inconfort, et également d'une épaisseur de métal conséquente pour offrir un bon appui...
...Et c'est là que les choses partent un poil en cacahuète. Parce que si Nessmuk vantait les mérites d'une lame fine en comparaison de l'épaisseur maladroite d'un couteau de survie, Jesper Voxnaes part dans la direction diamétralement opposée et nous propose une quantité de métal complètement disproportionnée au regard des dimensions de son Nessmi. Car à moins de vouloir abattre un sapin avec une lame de la taille d'un cure-dent, il n'existe aucune application concrète qui justifie un telle abondance de matière sur une si faible longueur.
A contrario, une fois le bénéfice du confort mis de côté, il apparaît évident que cette épaisseur devient problématique dès que l'on commence à travailler sur des coupes en profondeur. Pour le travail superficiel, aucun problème: moyennant un minimum de patience à l'affûtage, son acier à haute teneur en vanadium durci à "seulement" 59 HRC (pour lui conserver une bonne résilience) permet un fil très fin et endurant qui offre un mordant à la fois agressif et durable à cette lame. En outre, son émouture concave crée sur le premier centimètre de profondeur un profil véritablement rasoir (chose qui n'est plus aussi vraie sur le modèle "Pro" doté d'une émouture droite car moins chère à réaliser) et bénéficie également à la finesse de sa pointe. En revanche, passée l'attaque initiale, le Nessmi peine à progresser plus profondément dans la matière en raison de sa géométrie.
Pour un format mini, en revanche, il est plutôt bien servi grâce à l'arrondi généreux de sa lame qui lui procure une longueur de coupe inattendue. Loin d'égaler les capacités d'un couteau de taille ordinaire, il est capable de se révéler utile dans une grande variété de situations allant des travaux de précision à certaines activités alimentaires en passant par les tâches mondaines d'un quotidien citadin. En définitive, il ne s'agit certainement pas du couteau idéal pour s'échouer sur une île déserte, mais dans le rôle d'un outil discret et disponible au jour le jour, il s'avère être un excellent compagnon.
C'est bien là toute l'ambiguïté de ce modèle: son terrain de jeu. S'il peut indéniablement rendre de fiers services en trekking ou en bivouac, on s'imagine mal compter sur lui lorsque la situation tourne aux choses sérieuses. Il lui reste alors le quotidien citadin, cet usage que tant d'amateurs désignent par le terme anglo-saxon "EveryDay Carry" et pour lequel il rivalise et surpasse même bon nombre de couteaux pliants. Mais le fait qu'il s'agisse d'une lame fixe qui nécessite d'être porté dans un étui (fourni et d'excellente facture au demeurant) le disqualifie quasi-systématiquement de ce rôle pour des raisons à la fois pratiques et légales.
Mais alors que lui reste-t-il? Honnêtement, et malgré toute l'affection que j'ai pour ce petit couteau bourré de charme et diaboliquement efficace, c'est une question à laquelle je suis incapable de répondre. Il n'y a pas un scénario qui me vienne à l'esprit et dans laquelle la réponse à la question "Quel serait le couteau idéal pour ce genre de situation?" serait "Bon sang mais c'est bien sûr: le Nessmi!"
Je manque certainement d'expérience en plein air pour identifier le type de tâches pour lesquelles un couteau fixe miniature (type "couteau de cou") surpasse ses homologues plus grands ou plus pliants. En revanche, pour ce qui est du quotidien, je peux sans peine énumérer la longue liste des raisons pour lesquelles ce format est moins adapté qu'un pliant bien conçu. Je ne peux donc qu'admettre mon inaptitude à justifier l'acquisition d'un tel couteau si ce n'est pour son caractère original, son esthétique intéressante et sa réalisation sans défaut.
Or, pour une pièce proposée à près de 180€ lors de sa sortie, la pilule est difficile à avaler pour celui qui cherche un outil purement utilitaire et qui se retrouve à ne pas savoir qu'en faire. La situation s'est certes grandement améliorée avec l'arrivée du modèle "pro" dans la gamme Böker Plus: vendu à 70€ seulement, il dispose en outre d'une lame légèrement plus longue (7cm) et plus fine (2.9mm); mais ces menus aménagements ne suffisent pas non plus à révolutionner le terrain de prédilection (ou l'absence de ce dernier) du concept du mini-couteau à lame fixe.
Me voilà donc bien embêté pour conclure.
D'une part, j'apprécie indéniablement ce petit couteau agréable à l'œil et efficace à la tâche. L'histoire qu'il raconte est pleine de charme et les services qu'il m'a rendu au cours de la semaine ou je l'ai utilisé de manière exclusive en préparation de cet article n'ont fait que contribuer à le rendre plus sympathique encore.
D'autre part, cette semaine de mise à l'épreuve a également été l'occasion de me rappeler les raisons pour lesquelles il n'avait pas quitté son présentoir depuis son acquisition en 2016: porter un couteau-outil sur soi au quotidien n'est pas un problème lorsque ce dernier est abrité au fond ou sur le rebord d'une poche et n'attire pas les regards; mais c'est une toute autre histoire de se promener en ville avec un étui de cuir à la ceinture, duquel dépasse le manche d'un couteau. Et la taille de ce dernier ne change rien à la fréquence et l'insistance des regards réprobateurs qu'il suscite. N'étant pas scandinave et n'ayant pas la chance de tomber sur une forêt millénaire à chaque fois que je passe le portail de mon jardin, je suis forcé d'admettre que je ne me suis pas senti à l'aise en compagnie du Nessmi, notamment face au risque permanent d'attirer une attention que je préfère éviter.
Cela en fait-il donc un couteau indésirable? Si c'était le cas, je n'éprouverais aucune difficulté à m'en séparer. Or, si le sort venait à me placer en situation de brader certains des pensionnaires de ma vitrine, je sais déjà que le Nessmi ne serait pas le premier à partir, et que cela me ferait indéniablement de la peine. Alors donc, que penser de ce modèle? Je dirais que c'est un original bourré de charme, une petite chose qui ne trouve pas facilement sa place mais qui séduit malgré tout. En résumé, un chouette petit couteau de collection.
Maintenant que nous avons fait la connaissance d'une lame fixe qui joue les couteaux de poche, je t'inviterai la prochaine fois à partir à la rencontre d'un couteau de poche qui veut jouer les lames fixes. Je brûle d'envie de t'en dire davantage mais ce serait gâcher la surprise, aussi je m'abstiendrai de tout commentaire anticipé.
Alors rendez-vous au prochain numéro et d'ici là passe une bonne journée.